samedi 3 février 2018

Communiqué fédération Anarchiste : Tirons l'anarchiste Soheil Arabi des pattes de la théocrature iranienne !

01/02/2018


En Iran, pendant une dizaine de jours à partir du jeudi 28 décembre, la « révolte des va-nu-pieds » s'est diffusée, sans leader ni mots d'ordre, dans 142 villes de l'ensemble des 31 provinces.
Parmi les participants, beaucoup de jeunes, de femmes, de personnes pauvres, protestant contre leur misère économique, mais aussi contre l'emprise étouffante de la théocrature régnante.
Alors que le précédent mouvement de 2009 plaçait ses espoirs dans l'élection d'un président « réformateur », cette fois les slogans s'attaquaient à toutes les factions qui se partagent le pouvoir : « À bas la dictature ! ». Ainsi voitures de police, bâtiments publics, centres religieux, sièges des Bassidjis (milices islamiques) ont été attaqués et parfois incendiés.
Les réformateurs du président Hassan Rohani et les ultra-conservateurs du « Guide suprême » Ali Khamenei, ont défendu la survie de ce régime corrompu par une violente répression contre les « fauteurs de troubles en guerre contre Dieu », faisant officiellement 21 morts et un millier d'arrestations, certainement beaucoup plus.

Des groupes anarchistes étaient présents dans ces événements, notamment le « Cercle Libre de Téhéran ». Mais le journaliste anarchiste Soheil Arabi, s'il a pu envoyer un texte pour soutenir les révolté-e-s et les encourager à renverser le régime, n'y a pas participé directement puisqu'il est derrière les barreaux de la prison d'Evin depuis novembre 2013. Il a été accusé de « propagande contre l'État », « apostasie », « blasphème contre le Prophète et insulte à la sainteté », pour avoir publié des photos du soulèvement de 2009, caricaturé Khamenei, et posté des articles sur internet.
Condamné à mort par la Cour criminelle de Téhéran, sa peine à été commuée en sept ans et demi d'incarcération. Le 23 septembre 2017, il a entamé une grève de la faim : « Ici, énoncer la vérité est interdit mais je suis un anarchiste et, pour moi, il est interdit d'interdire. Ne me demandez pas de garder le silence alors que le silence est la plus grande des trahisons. Je veux être la voix de tous les libres penseurs enfermés : Mahmoud Behshti-Langeroudi, Ali Shariati, Youssof Emadi, Arasch Manouchehr, Mohamad-Ali Sadeghi, Sowada Aghasar et les autres amis enchaînés au bloc 7. »
Le 24 janvier, Soheil a entamé une seconde grève de la faim en solidarité avec deux prisonnières politiques Aténa Daémi et Golrokh Ebrahimi. Ses geôliers l'ont transporté à la prison du Grand-Téhéran. Dès son arrivée, il a reçu des coups de bottes et matraques sur le dos, le visage et les pieds : «  Ici ce n'est pas Evin. C'est le bout du monde, l'enfer. Ta grève de la faim ne sert à rien et personne ne t'entendra ».

La Fédération anarchiste l'a entendu et utilisera ses moyens, tels Le Monde Libertaire et Radio Libertaire, pour que Soheil Arabi et plus largement les prisonniers en Iran, soient soutenus et libérés.

La Fédération Anarchiste

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